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La souffrance intérieure, et si nous allions à sa rencontre?

La souffrance intérieure, et si nous allions à sa rencontre?

Alfred De Musset disait : « On peut bien être ridicule quand on aime, mais on ne l’est pas quand on souffre. »

J’aime cette phrase. Douce et juste à la fois.

La souffrance psychique peut être multiple et mes mots ne vont pas résonner de la même manière pour chacun. En même temps, nous sommes tous des êtres uniques.

Devons-nous avoir honte de souffrir ? Devons-nous cacher notre souffrance ? Devons-nous nous montrer forts pour s’écrouler le soir venu ?

Non, il n’y a pas d’obligation. La souffrance n’est pas une honte, n’est pas ridicule. Que se passe-t-il si nous passons comme un inconnu à côté de cette souffrance et lui demandons constamment de se taire ? Si au lieu d’aller la transcender, nous comblions chaque manque, chaque vide qu’elle provoque ? Nous remplir de plein de choses pour éviter qu’elle ne nous touche, mais plus on l’évite, plus elle revient frapper de plus en plus fort.

Alors, en prendre conscience réellement ou continuer à l’éviter ?

La souffrance nous fait peur, elle nous rend impuissant, triste, en colère, elle nous emmène dans le monde de l’injustice, nous éloigne de l’autre, mais pire encore… DE NOUS.

Elle nous fait tomber dans le jeu de la responsabilité ? Dans ce fameux triangle de Karpman.

Et si en prendre soin était possible ?

Ne dit-on pas que lorsqu’on prend soin d’une émotion, elle s’atténue ? Alors cette souffrance ne s’atténuerait pas également si on venait poser des mots dessus et panser les maux associés.

Roger Fiammetti écrit dans son livre « Se libérer du sentiment d’abandon et des angoisses de séparation » : « Notre passé nous gouverne, il nous rattrape et quand une émotion vécue aujourd’hui, ici et maintenant, va repêcher une émotion du passé (Madeleine de Proust), cette dernière surgit démultipliée, tel un tsunami. Elle dévaste tout sur son passage et semble contemporaine; la mémoire n’a pas de temps. »

La souffrance nous met dans un état de survie, comme si se rapprocher de nous-même faisait si peur qu’il était préférable de se fuir. Fuir pour ne pas souffrir. Alors que la souffrance est déjà là. Fuir pour ne pas toucher l’inconfortable, mais cet inconfortable n’est-il pas déjà là? Fuir alors que nous mourrons d’envie d’aller mieux.

Alors qu’attendons-nous ?

Que se passerait-il si nous arrêtions de la fuir, si nous la transcendions? Allons-nous mourir ou resterions-nous vivants ? Notre ego nous dit, peut-être, que si nous venons toucher tout cela, nous allons tout perdre comme un précipice devant nous. Mais est-ce que notre ego nous dit réellement la vérité ? Peut-être que certaines personnes s’éloigneront définitivement et d’autres pour mieux revenir. Est-ce que ça vaut le coup de subir la vie au lieu de la vivre pleinement par peur de ce qui pourrait arriver ?

Lorsque nous commençons à prendre soin de ce qui ne va pas, nous laissons parler la frustration, la colère, la rage, la tristesse, la peur. Et comme un réservoir, nous remplissons petit à petit ce vide d’amour, de confiance et de sécurité.

Un nouvel équilibre se crée. Plus juste envers nous-même.

Il ne s’agit pas de l’amour extérieur. Non! Il s’agit de cet amour inconditionnel que nous avons tous à l’intérieur de nous, celui qui fait qu’à nouveau nous croyons en nous, qu’à nouveau nous nous faisons confiance, qu’à nouveau nous nous sentons en sécurité avec nous-même pour ainsi faire renaître ce langage du cœur.

Ce langage pur et authentique, bienveillant et doux à la fois.

Nous avons le choix de garder cette souffrance et de l’alimenter ou de la panser. Telle une belle cicatrice, lorsque nous transcendons la souffrance, seule notre essence-même rejailli. L’énergie de la vie circule, à nouveau, à travers nous. Nous donnant ainsi l’envie d’avancer et de sourire au présent et à l’avenir.

En écrivant ce texte, je pense à toutes les personnes que j’accompagne :

« Vous avez ce courage incroyable d’aller à la découverte de cette souffrance et je sais ô combien c’est difficile. Je suis si touchée et tellement remplie de gratitude d’avoir cette chance inouïe de vous voir avancer sur un chemin plus juste pour vous.«