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Comment je suis devenue thérapeute en addiction alimentaire.

Comment je suis devenue thérapeute en addiction alimentaire.

Certains vont sourires en lisant ces premiers mots…

Et oui, me spécialiser dans ces troubles ne m’est pas venu d’un claquement de doigts. Je m’orientais vers d’autres troubles, peut-être, parce que le sujet était trop délicat pour moi. Pourtant, pour l’avoir vécu, jusqu’il y a peu, je connaissais ce sujet sur le bout des doigts.

Ce texte, je l’écris à vous ou à l’un de vos proches qui souffrez de boulimie ou d’autres troubles alimentaires.

Je vous propose de le découvrir autour de 3 thèmes.

La boulimie, un sujet qui me tient à coeur.

La boulimie, l’hyperphagie, l’anorexie, l’addiction alimentaire…

L’enfance et l’addiction alimentaire.

A 4 ans, j’étais une petite fille pleine de vie et souriante. Un vrai rayon de soleil pour mes proches. Le cerveau se développant petit à petit, j’ai pris conscience de certaines réalités. Comme par exemple, mon papa était différent des autres, lui ne marchait pas.

Pour différentes raisons, j’ai commencé à me replier sur moi-même. A ce moment-là, j’ai trouvé dans la nourriture, du réconfort. Mes émotions comme mes peurs effroyables, ma tristesse, je les calmais en mangeant. Est-ce que ces émotions ne revenaient plus après… NON!

J’étais devenue plutôt bien portante pour mon âge. Pas très bonne en gym et pas excellente à l’école primaire, j’étais surnommée par certains garçons « Le thon » et humiliée par certaines filles.

Finalement, je suis rentrée dans un cercle vicieux où je me renfermais de plus en plus sur moi-même. J’essayais d’être forte mais, en réalité, les moqueries m’atteignaient terriblement. Quand ma meilleure copine de l’époque est partie pour une autre école, ce fut l’année la plus difficile pour moi. J’avais beau essayer d’attirer l’attention des filles populaires (premières de classe, belles, sportives, intelligentes). Je voulais faire partie de leur groupe.

La boulimie et l’adolescence.

Arrivée à l’adolescence, mon corps commençait à se former avec des kg en trop. Au fil du temps, j’ai commencé les régimes très strictes qui ne tenaient jamais longtemps, les conduites purgatoires. Mes peurs, mes états soudain de tristesse, d’adolescentes imparfaites, d’angoisse, ma solitude, l’image que j’avais de moi qui était horrible (honte, dégoût, culpabilité), cette petite voix intérieure pas sympa et jugeante étaient toujours présents. Et je continuais à calmer tout ce joli petit monde par la nourriture. Quand on est gourmande, c’est d’autant plus compliqué…

A l’adolescence, nous grandissons et les hormones se modifient. Ces bouleversements sont devenus mes alliés. De la petite fille boulotte et ronde, je me suis affinée. Mais dans ma tête, l’image que j’avais de moi était toujours défaillante et j’avais toujours cette impression d’être « boulotte ». Mon estime de moi était très basse. Je me repliais toujours sur moi-même dés que ça n’allait pas et je mangeais toujours pour me calmer.

Et puis, j’avais une petite voix pas très cool qui venait me faire culpabiliser, me rabaisser, me dire que j’étais nulle, grosse et que je ne valais rien,…

Une thérapie salvatrice.

J’ai réussi à mettre des mots sur ce qu’il se passait en moi, sur ce qu’il s’était passé petite, sur ces émotions qui peuvent arriver et me faire chavirer directement.

Ce dont j’ai pris conscience sont que ces peurs effroyables (d’être rejeté(e), abandonné(e), de la mort, de l’humiliation, de ne plus être aimé(e),…) nous insécurisent, nous vident, nous déchirent le coeur alors la nourriture est là comme une addiction. Est ce qu’à ce stade, la nourriture nous fait du bien? NON, elle nous donne juste la sensation de nous soulager. Parce que, nous, dans le miroir, nous nous dégoûtons. Nous avons honte, nous n’aimons pas de ce que nous voyons. Une image déformée de la réalité.

Aujourd’hui, je reconnais ces émotions, j’arrive à nommer le besoin qui se cache derrière, à m’apporter la douceur, la compréhension et la sécurité.

L’alimentation n’est plus une addiction.

Même lorsque j’ai failli perdre ma maman, il y a quelques mois. Où nous ne savions pas si elle allait vivre ou pas après une opération du coeur. Je ne me suis pas ruée sur ce que je trouvais dans les placards. J’ai pris le temps de vivre ce qui se passait même si l’attente était insoutenable.

Est-ce que je vais cuisiner avec une crème 40%! Bien sûr que non car maintenant, je m’attache à avoir une vie saine mais si je dois préparer occasionnellement un dessert avec ce type de crème, je le fais.

A vous, chers parents.

Je suis maman. Si j’ai fait ce parcours, c’est pour moi mais aussi pour ma fille. On dit souvent qu’on reproduit les mêmes schémas… Je n’avais pas envie qu’elle souffre comme moi j’ai souffert intérieurement.

Si vous voyez que votre enfant se renferme sur lui-même, prenez-soin de lui avec douceur et bienveillance. Intervenez à l’école si vous savez que ça ne se passe pas bien. Pour ma part, la logopède qui m’accompagnait, avait demandé à mes parents de me laisser me débrouiller mais je n’étais pas apte à le faire pour différentes raisons et j’avais besoin de mes parents à ce moment-là. J’avais besoin de leur présence et personne n’est assez qualifié que vous pour dire à des parents ce que son enfant a besoin dans de tels moments.

Si vous sentez que votre enfant est triste lui qui était plein de vie, si votre adolescent semble garder le contrôle, la ligne, qu’il/elle évite certains aliments bien trop souvent. Ne dites pas à votre enfant que la volonté, c’est dans la tête… Il est déjà assez blessé et mal intérieurement que pour entendre cela. Stigmatiser, comparer, moraliser, n’aide pas…

ASTUCE : Parlez dans un moment calme parce que derrière tout cela, il y a beaucoup de honte, de tristesse, de dégoût et de culpabilité.

Prendre conscience de ce trouble est un premier pas vers la reconnaissance de sa souffrance.

S’aimer soi, arrêter d’être violent avec soi-même, c’est tellement plus agréable et il y aura des jours où ce sera dur et où ce sera impossible de s’aimer, de s’apporter de la douceur et de la sécurité mais ça vaut la peine de retrouver l’amour qu’on peut porter aux autres (si tant est de l’amour) pour soi.

Lâcher le contrôle petit à petit, lâcher le pilote automatique pour tout simplement savourer, savourer la vie autrement.

Se respecter soi est primordial pour se faire respecter.

Plus tôt le trouble sera pris en compte, dés l’enfance, dés l’adolescence, mieux se sera.

Grâce aux approches somato-cognitives et humaniste compassionnelle, j’ai les outils pour que vous aussi, enfants, adolescents, adultes ou parents vous puissiez vous sortir de ces troubles.

Retrouvez la créativité, la joie, la détente pour prendre confiance en soi et vivre enfin avec une image de soi nouvelle.